Kardia

Kardia est le récit d’« une lutte perdue d’avance » que seule – peut-être – la polysémie d’un mot translittéré du grec serait capable de signifier. Que peut le langage face à l’inéluctable ? précisément relater, faire récit : relation du je et du tu, du il et du elle, de la phrase et du vers ; ou encore découvrir, dans l’acte même de relater, la logique de ces relations. Ainsi l’événement inéluctable se saisit-il dans une syntaxe étagée d’énoncés distincts, selon une certaine pliure et dans « l’intrication de tous les temps présents » : « ensemble ce qui s’est écrit et ce qui va s’écrire » (Figuren).
Kardia est une épreuve de probité poétique, comme l’a justement formulé Michèle Cohen-Halimi, où se mesurent limites et ressources du langage – au coeur.

Le livre, composé au plomb, a été imprimé sur les presses de Harpo & à Corbières durant l’été 2009.