Les bulletins
Bulletin n°34
« Prends ton temps ! », première lettre – par Pascal Poyet Pascal Poyet donnera à voir et à…
Bulletin n°33
Sur le théâtre de marionnettes – par Dorothée Volut« Mais le paradis est verrouillé, et le…
Bulletin n°32
Hommage à Emmanuel Fournier – par Françoise Péron Hommage à Emmanuel Fournier prononcé à l’Espace…
Bulletin n°31
A propos d’État. Une politique de l’imprononçable de Francis Cohen – Lettre manuscrite de Rémi…
Bulletin n°30
De la tautologie – par Siegfried Plümper-Hüttenbrink a Rose is a Rose is a Rose is a Rose.Gertrude…
Bulletin n°29
Lecture en ligne : « Chère Vilde ». Une lettre de Jørn H. Sværen traduite du norvégien par Emmanuel Reymond.
Bulletin n°28
Lecture en ligne : « Monochromophoto » par Françoise Goria.
Bulletin n°27
Lecture en ligne : Hommage à Emmanuel Fournier par Michel Valensi, Pascal Poyet, Éric Pesty et Hervé Laurent.
Bulletin n°26
Lecture en ligne : « Si le temps le permet » à propos de La Dépêche de San Zaninovo par David Lespiau.
Bulletin n°25
Parutions et Colloque – Relecture d’actualité.
Bulletin n°24
Lecture en ligne : Ornette Coleman – Abrégé Harmolodique, fragments et propos choisis, traduits par Martin Richet.
Bulletin n°23
Parutions – Relecture d’actualité.
Bulletin n°22
Lecture en ligne : Anne-Marie Albiach, La Mezzanine. Le dernier récit de Catarina Quia par Françoise de Laroque.
Bulletin n°21
Lecture en ligne : « Paysages aplatis » à propos d’une visite de Little Sparta par Martin Högström.
Bulletin n°20
Lecture en ligne : « Le premier cercle de l’égrégore » épisode 3 par Francis Cohen.
Bulletin n°19
Lecture en ligne : « Le premier cercle de l’égrégore » épisode 2 par Francis Cohen.
Bulletin n°18
Lecture en ligne : « Le premier cercle de l’égrégore » épisode 1 par Francis Cohen.
Bulletin n°17
Lecture en ligne : A propos de « Albany » de Ron Silliman par Marjorie Perloff.
Bulletin n°16
Lecture en ligne : Robert Walser, Cendrillon, dans la traduction de Roger Lewinter par Marie de Quatrebarbes.
Bulletin n°15
Lecture en ligne : « la voix échappe » – Anne-Marie Albiach, État, Mercure de France par Eric Pesty.
Bulletin n°14
Lecture en ligne : « En tirant un livre de la bibliothèque de mon hôtesse, à Berlin… » par Pascal Poyet.
Bulletin n°13
Lecture en ligne : Ulf Stolterfoht, Fachsprachen XXI, Johann Georg Hamann par Bénédicte Vilgrain.
Bulletin n°12
Lecture en ligne : Francis Cohen, Diesmal par Siegfried Plümper-Hüttenbrink.
Bulletin n°11
Lecture en ligne : John Taggart, Le poème de la chapelle Rothko par Julien Marchand.
Bulletin n°10
Lecture en ligne : Roger Giroux, Un Travail – souffrir non souffrir par Jean Laude.
Bulletin n°09
Shakespeare’s Sonnets, Sonnet XLIII, version française de Pierre Jean Jouve, Mercure de France 1969.
Bulletin n°08
Lecture en ligne : Patrice Loraux, Le Tempo de la pensée par Francis Cohen.
Bulletin n°07
Parutions
Bulletin n°06
Lecture en ligne : « Philippe Grand : Une pensée à l’œuvre » par Rémi Bouthonnier.
Bulletin n°05
Lecture en ligne : August Sander, Hommes du XXe siècle par Françoise Goria.
Bulletin n°04
Lecture en ligne : Ben Marcus, Notable American Women par Samuel Rochery.
Bulletin n°03
Parutions
Bulletin n°02
Lecture en ligne : Annie Zadek, « Souffrir mille morts », « Fondre en larmes » par Pascal Poyet.
Bulletin n°01
Lecture en ligne : Pascal Poyet, Compadrio par Éric Pesty.
Extrait du dernier bulletin
Bulletin n°34
Bulletin n°34
« Prends ton temps ! », première lettre – par Pascal Poyet
Pascal Poyet donnera à voir et à entendre, aux Laboratoires d’Aubervilliers le samedi 23 novembre 2024, un nouveau parcours dans sa traduction mais des Sonnets de Shakespeare. Pour annoncer cette rencontre (programmée dans le cadre des « Dernières nouvelles »), nous publions en trois bulletins exceptionnellement mensuels – les 20 septembre, 20 octobre et 20 novembre prochains – trois lettres qu’il nous a confiées, dans lesquelles il revient sur sa façon de travailler, son rapport à la langue et à la parole. Ces lettres ont été lues au public du Centre international de poésie Marseille, le samedi 14 octobre 2023, en réponse à l’invitation qui lui avait été faite au cycle de rencontres « solo ».
« Les philosophes devraient se saluer entre eux ainsi : “Prends ton temps !” »
Ludwig Wittgenstein, Remarques mêlées.
Première lettre.
Ces dernières semaines, je prépare l’une de ces prises de parole qui m’occupent depuis 2019 et qui consistent, généralement pendant une vingtaine de minutes, à traverser en public un ou plusieurs sonnets de Shakespeare en n’en retenant que quelques mots, dont je matérialise la place d’un geste de la main sur un sonnet virtuel devant moi ; mots par lesquels, selon la formule qui est désormais la mienne, j’entre dans le sonnet.
J’appelle ces prises de parole expositions. Je les considère comme des traductions. Pas des traductions en cours, pas les travaux préparatoires à la traduction proprement dite, mais des formes de traduction en soi, doublées, je dirais, de la tentative d’échafauder quelque chose sur l’intraduisible. Ne serait-ce qu’un récit.
Préparer ce genre de prise de parole implique de la reprendre chaque jour. De la dire au moins une fois par jour, de la chercher en la disant à voix haute. Ces premiers essais sont généralement adressés à un auditoire constitué des seuls objets de la pièce où je travaille, ou, par beau temps, des arbres et des bosquets du jardin public voisin, dont la bienveillance n’a d’égale que l’impassibilité. Avant, je m’enregistrais. Puis j’écoutais l’enregistrement de la veille avant de reprendre l’exposition. Je ne le fais plus systématiquement. Peut-être parce que j’ai compris que ce travail est aussi un travail d’oubli et que je veux travailler avec ça, l’oubli. En tout cas, lors de sa préparation, j’évite d’écrire l’exposition. Je n’écris ce que j’ai dit qu’après l’avoir dit en public. Je ne le transcris pas, je le refais par écrit. Les pièces réunies dans J’ai dormi dans votre réputation ont été produites de cette façon.
Dans la répétition, j’espère trouver quelque chose. Ce peut n’être qu’une façon de dire ou une manière d’aller d’un mot à un autre, mais ce peut être aussi quelque chose de neuf, que je n’avais pas vu. Quand cela arrive, il faut que je revienne au sonnet pour voir si je n’ai pas rêvé (!) et pour ajuster mon propos. Exactement comme le fait tout traducteur retournant voir l’original pour s’assurer qu’il ne s’est pas trop éloigné du texte, comme on dit.
Il est toutefois très rare que je trouve quelque chose quand je parle en public. Pourtant, si j’ai décidé de ne pas lire ces expositions, et de les dire, c’est aussi pour que quelque chose de cet ordre arrive. (…)
Cliquer ici pour lire l’intégralité de la lettre première de Pascal Poyet
n° 34
Lecture en ligne
exposition
Relecture d’actualité :
Jean François Billeter : Leçons sur Tchouang-tseu, Allia, 2002.
Exposition :
Claude Horstmann : Extra Stone Next Surface, 8 juin-13 juillet 2024, Laura Mars Gallery, Berlin.
Consulter les autres numéros