Pré ou carré

« Si l’on cesse de regarder le paysage comme l’objet d’une industrie on découvre subitement – est-ce un oubli du cartographe, une négligence du politique ? – une quantité d’espaces indécis, dépourvus de fonction, sur lesquels il est difficile de porter un nom. »

Gilles Clément

À mi-chemin du Manifeste du Tiers paysage de Gilles Clément et de La Fabrique du Pré de Francis Ponge, la littérature française a désormais Pré ou carré de Joël Baqué – pour paraphraser un incipit du Parti pris des choses.

Pré ou carré est une épopée minuscule, qui n’oublierait pas de s’interroger sur ses propres moyens d’écriture : diverses équations animalières, des calculs herbeux, du végétal ponctuatif ; et où les déceptions ménagées le partagent à un vif sens de l’humour.

Ainsi, comme l’écrit Julien Marchand « la progression entre pré et carré devient une marche apocryphe où le lecteur, avec la mesure de ses pas, peut dégager dans cette herbe assez de sens pour chercher à nouveau son chemin. »