Devant l’Amstel
« Je dirais plutôt que, dans mes jeunes années, je possédais deux mains gauches. (…) J’ignore si les autres gens situent nettement et immédiatement, chez eux et chez les autres, leur droite et leur gauche. En ce qui me concerne, il fallait autrefois que je réfléchisse pour savoir où était ma droite, aucune sensation organique ne me l’apprenait. Pour m’en rendre compte, je devais aussitôt faire semblant d’écrire. »
Sigmund Freud, La naissance de la psychanalyse,
lettre à Wilhelm Fliess du 4.I.1898.
Le nouveau poème de Jean Daive superpose deux récits : le premier s’écrit au présent, à l’occasion d’un voyage de l’auteur à Amsterdam pour visiter l’exposition Vermeer – ses pas le conduiront jusqu’au Musée Van Gogh – ; le second est une ample rétrospection d’ordre poétique où chaque mot, chaque pensée ouvrent à l’ambivalence : langage ou image, dire ou taire – lèvres humides / lèvres brûlées –, ordre caché ou apparent, être ou n’être pas.
L’allusion à Anne-Marie Albiach dans ce contexte relève de la ponctuation efficiente : point de jonction des instants mis ici en perspective.
Lisant Devant l’Amstel, on se souvient en effet que la préface aux entretiens de Jean Daive avec l’auteur d’État se concluait déjà sur la description d’un tableau de Vermeer (« L’Atelier du peintre ») ; on se souvient de la photographie d’Anne-Marie Albiach enfant tenant dans sa main des brins d’ajonc (photographie publiée et légendée dans fig. n°5 ; reprise en illustration d’une recension de Jean Daive à propos d’Anne-Marie Albiach dans Quinzaines) ; on se souvient de l’importance structurelle du dédoublement dans La Mezzanine. Le dernier récit de Catarina Quia, qui entraînera, dans le poème de Jean Daive, la série du double : double soulier gauche, double main droite, double vie, double regard…*
Si bien que la superposition de ces instants font venir l’infini, autant que l’équivoque et la fragmentation dans le temps du poème, – à la manière d’une peinture qui découvrirait, derrière le rideau, au fond du couloir, un balai :
L’image se détruit
comme rendue à sa non-matière.
– – –
* Sur la structure du double chez Anne-Marie Albiach, voir également Rémi Bouthonnier, « Je vous dis en écho ».
2023
12,7 x 20 cm, 8 p., 8 €
isbn : 978−2−493793−00−3
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Devant l’Amstel
de Jean Daive
2023
12,7 x 20 cm, 8 pages
isbn : 978−2−493793−00−3 -
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 20
septembre 2021
15,5 x 24 cm, 20 pages
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K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 19
novembre 2020
15,5 x 24 cm, 24 pages
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K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 15
novembre 2018
15,5 x 24 cm, 20 pages
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K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 10
septembre 2016
15,5 x 24 cm, 20 pages
isbn : 978−2−917786−38−3 -
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 9
décembre 2015
15,5 x 24 cm, 20 pages
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K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 8
août 2015
15,5 x 24 cm, 20 pages
isbn : 978−2−917786−33−8 -
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 5
août 2014
15,5 x 24 cm, 20 pages
978−2−917786−27−7 -
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 2
juin 2013
15,5 x 24 cm, 20 pages
isbn : 978−2−917786−19−2 -
K.O.S.H.K.O.N.O.N.G. 1
décembre 2012
15,5 x 24 cm, 20 pages
isbn : 978−2−917786−16−1 -
Journal d’un Poème
de Roger Giroux
2011 (rééd. 2023)
11 x 17 cm, 192 pages
isbn : 978−2−917786−90−1 -
Insincère, très
de Jean Daive
2010
14 x 22 cm, 48 pages
isbn : 978−2−917786−05−5 -
Anataxe. Virgule. Balance. Notes pour W de Jean Daive
de Werner Hamacher
traduit par Michèle Cohen-Halimi
2009
15,2 x 22,8 cm, 128 pages
isbn : 978−2−917786−00−0 -
Anne-Marie Albiach l’exact réel
de Jean Daive
2006
14 x 22 cm, 120 pages
isbn : 2−9524961−2−9